Rencontre avec des enfants tziganes autour des comptines, des virelangues
À l’initiative de l’Agence pour la solidarité et l’égalité des chances autour de projets sur les pratiques langagières, avec L’ASET Nord (Aide à la Scolarisation des Enfants Tsiganes), leurs trois antennes scolaires mobiles et la bibliothèque du voyage. Nous sommes allées Marina ROSELLE, plasticienne et moi à la rencontre des enfants tziganes avec comptines, formulettes de jeux , virelangues …
Le livret/CD « Louyétu » est le reflet de ces rencontres.
Joie du rythme, du son, la comptine est une invitation à goûter les mots, à jouer avec la langue de manière charnelle, à faire du langage une vrai fête.
La comptine, par sa simplicité, sa forme, sa brièveté a un grand pouvoir d’évocation. Les images qui en jaillissent sont immédiates, claires et fortes et nous nous en sommes largement régalés.
Inattendue, farfelue, fantaisiste, elle frôle le non-sens et la poésie dans ce qu’elle a de plus libre.
Et c’est en toute liberté qu’une bonne vache, un petit cheval, un roudoudou, une pomme de reinette, une mère Angot, un homme de l’espace… nous ont accompagné lors de nos rencontres.
Avec les enfants, nous avons beaucoup ri, nous nous sommes amusés en français, parfois en romanés à compter, “ trouer ”,
désigner, éliminer, dire, répéter, mémoriser, imiter, tromper, berner, raconter, inventer…
La comptine est une invitation à jouer, à être.
Le jeu étant peut-être la plus sûre manière de grandir, petits et grands nous avons joué encore et encore…
Migue migue migue me
madame est auprès du feu
qui n’a rien pour son souper
qu’un petit crapaud grillé
grille saucisse grille saucisson
attrapons !
Entre corps et paroles, nous avons osé la rencontre ; nos doigts, nos mains se sont frôlés, caressés, chatouillés, attrapés, dérobés, heurtés, frottés et nos regards se sont croisés, interrogés, cherchés, devinés, trouvés…
Merci aux enfants pour ces beaux moments partagés.